Marguerite Duras – L'amant.

Un jour, j’ (être) âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme (venir) vers moi. Il (se faire) connaître et il (me dire) « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous (être) belle lorsque vous (être) jeune, je (venir) pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous (être) jeune, j’ (aimer) moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. »
Je pense souvent à cette image que je suis seule à voir encore et dont je (ne jamais parler). Elle est toujours là dans le même silence, émerveillante. C’est entre toutes celle qui me plaît de moi-même, celle où je me reconnais, où je m’enchante.
Très vite dans ma vie il (être) trop tard. À dix-huit ans, il (être) déjà trop tard. Entre dix-huit ans et vingt-cinq ans, mon visage (partir) dans une direction imprévue. À dix-huit ans, j’ (vieillir) . Je ne sais pas si c’est tout le monde, je (ne jamais demander).