Conjuguer les verbes au passé composé ou à l'imparfait selon le sens :


Discours d'Albert Camus pour le prix Nobel de littérature.

Ce discours (être) prononcé, selon la tradition, à l'Hôtel de Ville de Stockholm, à la fin du banquet qui (clôturer) les cérémonies de l'attribution des prix Nobel.

En recevant la distinction dont votre libre Académie (bien vouloir) m'honorer, ma gratitude (être) d'autant plus profonde que je (mesurer) à quel point cette récompense (dépasser) mes mérites personnels. Tout homme et, à plus forte raison, tout artiste désirent être reconnus. Je le désire aussi. Mais il (ne pas m'être) possible d'apprendre votre décision sans comparer son retentissement à ce que je suis réellement. Comment un homme presque jeune, riche de ses seuls doutes et d'une œuvre encore en chantier, habitué à vivre dans la solitude du travail ou dans les retraites de l'amitié, n'aurait-il pas appris avec une sorte de panique un arrêt qui le (porter) d'un coup, seul et réduit à lui-même, au centre d'une lumière crue  ? De quel cœur aussi -il (pouvoir) recevoir cet honneur à l'heure où, en Europe, d'autres écrivains, parmi les plus grands, sont réduits au silence, et dans le temps même où sa terre natale connaît un malheur incessant  ?
J' (connaître) ce désarroi et ce trouble intérieur. Pour retrouver la paix, il (me falloir), en somme, me mettre en règle avec un sort trop généreux. Et, puisque je
(pouvoir) m'égaler à lui en m'appuyant sur mes seuls mérites, je (ne rien trouver) d'autre pour m'aider que ce qui (me soutenir), dans les circonstances les plus contraires, tout au long de ma vie : l'idée que je me fais de mon art et du rôle de l'écrivain. Permettez seulement que, dans un sentiment de reconnaissance et d'amitié, je vous dise, aussi simplement que je le pourrai, quelle est cette idée.